RDC : Lamuka dénonce l’invalidation de ses 23 députés.

Les arrêts de la Cour constitutionnelle invalidant 23 députés de la plate-forme de l’opposition Lamuka sont manifestement commandés pour museler l’opposition politique, ont affirmé les députés Lamuka à l’issue de leur assemblée générale extraordinaire tenue mardi 11 juin à Kinshasa. Ces parlementaires estiment que “la Haute Cour n’a fait qu’obéir à un ordre politique pour fragiliser davantage l’opposition et ce, en dépit du meilleur résultat qu’ont obtenu ces élus invalidés”.

D’après l’opposition Lamuka, la Cour a rendu ses arrêts au-delà du délai de 60 jours fixé par l’article 74 de la loi électorale. « Ces arrêts sont rendus en violation flagrante des procédures en matière de contentieux électoral.  Il se dégage donc clairement que les invalidations n’ont visé principalement que les députés de l’opposition », a affirmé Jacques Djoli, député MLC.

La Cour constitutionnelle a à cet effet remplacé les députés proclamés élus par des candidats non élus, ajoute l’opposition. A titre illustratif, l’élu de Kalemie, Kabongo, s’est vu invalidé avec plus de 18 000 voix au profit de celui qui a obtenu moins de 5 000 voix.  Augustin Mayenga du MS dit avoir subi le même sort :

« J’ai été élu massivement à Kongolo. Je ne peux pas céder à une intimidation quelconque ! et ces arrêts de la Cour constitutionnelle, parce qu’elle viole la constitution. Je n’étais même pas notifié, même pas interpelé. Même mon parti n’était pas notifié ».

Ces invalidations s’inscrivent donc dans un schéma visant le musèlement de l’opposition et la confiscation de la souveraineté du peuple, estime Christelle Vuanga. « Moi-même particulièrement, je recevais des messages (SMS). On me disait que si je continuais de parler, on allait m’invalider. Quand la sommité de la justice est ainsi inféodée, et à la solde d’un individu, qu’en est-il de la république ? », interroge-t-elle.

L’opposition politique invite la Cour constitutionnelle à corriger ces arrêts, à cesser son insoumission à la constitution, fondement de son existence, à exercer sa mission constitutionnelle en toute indépendance et impartialité.

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