RDC: il y a 30 ans, la fin du monopartisme.

 Le 24 avril 1990, le président Mobutu Sese Seko proclamait, sanglotant, le multipartisme et tournait malgré lui la page à une vingtaine d’année de pensée unique.

“Comprenez mon émotion”. Cette phrase à jamais célèbre du dictateur Mobutu Sese Seko, prononcée en laissant échapper quelques gouttelettes de larmes le 24 avril 1990 à la Nsele devant la représentation nationale, resume à elle seule sa peine d’abandonner le monopartisme, un système de parti unique incarné à la perfection par le Mouvement populaire de la révolution (MPR).

Le vent de démocratisation soufflant assez fort dans le monde après la fin de la guerre froide ne pouvait épargner les pays africains, l’ex-Zaïre en particulier.

Avec ces hésitations, le pays a eu du mal à se lancer véritablement dans la vie démocratique. Il fallait attendre sept ans pour voir Mobutu céder le pouvoir sur la pointe de pieds, renversé par la révolution de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération) conduite par Laurent-Desiré Kabila qui va s’autoproclamer président de la République.

Assassiné en 2001, il sera remplacé par son fils, Joseph Kabila, à la tête du pays. C’est ce dernier qui conduira le pays à ses premières élections véritablement démocratiques et universelles en 2006, précédées d’une transition a-typique à la formule 1+4 ( un président et quatre vice-présidents issus de l’opposition armée et non armée) et de la promulgation de la Constitution du 18 février 2006 après référendum populaire.

Élu en 2006, Joseph Kabila sera le premier président issu des urnes. Il sera réélu en 2011 avant de se mettre démocratiqueent à l’écart son en 2018, empêché par la Constitution de se représenter.

Depuis le 24 janvier 2019, c’est Félix-Antoine Tshisekedi, issu du plus grand parti d’opposition- UDPS-, qui sera investi cinquième président de la RDC au terme de la première et historique passation pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat.

En trente ans, la RDC a connu des hauts et des bas dans sa quête de la démocratie. Timidement, elle a fait des progrès remarquables à capitaliser pour mieux avancer.

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