Les victimes de la torture toujours inquiètes

C’est le bâtonnier Jean-Claude Muyambo qui le souligne : « Makala est un mouroir à ciel ouvert » ! Lâchée par un homme qui vient de quitter ce centre pénitentiaire, cette phrase ne peut surprendre. Le célèbre avocat a en effet été enfermé pendant de nombreuses années dans ce qu’il appelle « mouroir » pour avoir simplement participé à la préparation d’une marche de protestation contre la tentative de conditionner, en 2015, l’organisation des élections au recensement préalable de la population congolaise. L’initiative, on s’en souvient, poursuivait l’objectif de retarder à l’infini la tenue des élections prévues pour le mois de décembre 2016.

            Comme cela arrive dans tous les dossiers politiques en RDC, le procès a bénéficié d’un autre habillage, Jean-Claude Muyambo se retrouvant soudain poursuivi pour des raisons liées à un conflit immobilier. En prison, l’homme n’a effectivement pas passé des moments de repos. Bien au contraire, il a subi comme ses compères politiciens Diomi Ndongala, Franck Diongo, Gecoco Mulumba et consorts, de graves moments de détresse liée à la torture morale et physique. Les marches dites des « trois glorieuses »  de janvier 2015 restent un moment historique de la lutte pacifique du peuple congolais pour son affranchissement.  Ses victimes, à l’image de Jean-Claude Muyambo,  Pierre Mulume Ntumba et autres militants engagés dans la lutte de libération du Congo, méritent le respect de tous parce qu’elles ont indiqué la voie à suivre pour débarrasser le peuple de la peur.

Aujourd’hui comme hier, tout le monde se souvient de ces militaires habillés en tenues de policiers, tirant des grenades assourdissantes et des balles réelles sur tous ceux qu’ils considéraient comme opposants. Ils se souviennent de ces descentes punitives dans les résidences des opposants pour casser et violer, au nom de la loi du plus fort. Le Congo à construire est celui qui respecte la loi et les droits de tous les citoyens. Pas celui de la prédation et la torture.

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