PRESTATION DE SERMENT DES HAUTS MAGISTRATS.L’ABSENCE DE MABUNDA, THAMBWE ET ILUNGA SUSCITE DES QUESTIONS.

* D’ores et déjà, des observateurs jugent que ces Hauts juges entament leur mandat sur fond de tension entre les deux pôles de l’Exécutif, à savoir le Président de la république et le Gouvernement. Les cameramen présents à la cérémonie solennelle de prestation de serment des hauts magistrats, mardi dernier au Palais de la Nation, ont cherché en vain, à avoir dans leurs plans de coupe, les images des présidents des deux chambres du Parlement et du Premier ministre. Car, ces trois chefs de corps ont tous été absents de cette solennité.Cependant, dans l’opinion, cette absence de Jeanine Mabunda, d’Alexis Thambwe Mwamba et de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, suscite des questions sans réponse dans l’opinion. D’ores et déjà, chacun y va de sa supputation.S’il est archi connu de tous que si le speaker de l’Assemblée nationale et son collègue du Sénat sont en vacances parlementaires, des observateurs s’interrogent sur l’absence très remarquée du Premier ministre, Chef du Gouvernement. S’agissant de Jeanine Mabunda, l’un de ses conseillers, contacté hier par Forum des As, renseigne que cette dernière a été empêchée pour raison de deuil. Quant à Alexis Thambwe Mwamba, son cabinet atteste également qu’il avait pris son avion le lundi soir pour Bruxelles, après avoir raté le vol le dimanche. D’où, la raison de son absence de cette cérémonie de prestation de hauts magistrats, présidée par le Chef de l’Etat. LA “PILULE” ORDONNANCECependant, quand ils abordent le cas du Premier ministre, dont les bureaux jouxtent le Palais de la Nation, les mêmes observateurs disent avoir du mal à digérer l’absence de ce dernier à ladite manifestation. D’où, la spéculation. Dans leur agiotage, ont vite fouiné dans l’histoire récente, espérant y trouver les raisons de l’absence du Chef du Gouvernement à la solennité de prestation de serment des Hauts magistrats. Pour ces observateurs, la pilule ordonnance n’est pas encore passée. Bien au contraire.Selon ces analystes, le Premier ministre a encore cette “pilule” (amère ?) à la gorge. Lui qui, dans une déclaration faite le 21 juillet dernier par son porte-parole, avait déclaré urbi et orbi, avoir été surpris de suivre à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), comme le commun des mortels congolais, ces séries d’ordonnances présidentielles du 17 juillet, contresignées par la vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, Gilbert Kankonde. Sans nulle intention de remuer le couteau dans la plaie, l’opinion nationale a cependant fraiche dans la mémoire, la réaction (légitime ?) du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, à ces ordonnances du Président Félix Tshisekedi, signées et rendues publiques en son absence, alors qu’il effectuait une mission officielle de trois jours à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga.”Le contreseing est un acte de très haute portée politique et juridique qui relève de la compétence exclusive attachée à la qualité de Premier ministre et qui ne peut se concevoir dans le cadre de l’intérim tel que circonscrit dans la lettre qui l’a conféré au vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières”, avait stigmatisé le Premier ministre dans sa déclaration sus-évoquée. Par ailleurs, Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait souligné qu’au-delà de sa nature juridique, le contreseing du Premier ministre dans un contexte de Gouvernement de coalition, constitue le gage des équilibres des pouvoirs entre le Président de la république et le Premier ministre entant qu’émanation de l’Assemblée nationale. Et, pour tirer cette situation au clair, le Chef du Gouvernement s’était proposé de rencontrer le Président Félix Tshisekedi. A ce jour, Dieu seul sait si ces deux principaux acteurs de l’exécutif s’étaient déjà rencontrés à ce sujet.Tout bien considéré, d’aucuns pensent que les Hauts magistrats ayant prêté serment mardi 4 août, commencent leur mandat sur fond de tension entre les deux pôles de l’Exécutif. A savoir le Président de la république et le Premier ministre.

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