LE CONSORTIUM:LE CONGO N’EST PAS À VENDRE.

Des organisations de la société civile (RECIC, ODEP, OCIDC, UNIS Congo, CDC, LUCHA, FILIMBI, OEARSE, Ressource Matters, Congo Nouveau, PPLAAF, ACIDH, Afrewatch), agissant au travers du Consortium « Le Congo n’est pas à vendre », appellent le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi à ne pas renouveler le contrat de fabrication de passeport passé avec la firme belge Semlex lequel expire le 10 juin prochain et à « publier sans délais les informations sur la procédure de passation de marché ». Des représentants de ces organisations l’ont dit à haute et intelligible voix au cours d’une conférence de presse qu’ils ont tenue hier mercredi 13 mai à Kinshasa.Dans le cadre de la campagne de lutte contre la corruption, le Collectif « Le Congo n’est pas à vendre » demande à la justice congolaise « d’ouvrir une enquête pour corruption, abus de pouvoir ou autres délits envers les personnes impliquées dans les négociations du contrat de 2015 ». Déjà, 51 citoyens congolais se sont constitués partie civile le 8 mai courant dans l’enquête judiciaire en cours en Belgique contre la société SA Semlex Europe. Le Réseau Panafricain pour la Lutte contre la Corruption (UNIS), la Fédération Internationale pour les Droits Humains et la Ligue des droits humains ont également déposé plainte dans le cadre de la même affaire. La plateforme « Le Congo n’est pas à vendre », citant l’agence Reuters, rappelle que cette enquête belge porterait sur des faits de corruption et de blanchiment d’argent. Elle fait savoir qu’à 185 dollars, le passeport congolais est un des passeports les plus chers du monde. « Sur ce montant, 60 dollars sont réservés à une société écran dénommée LRPS… » A ceci s’ajoutent toutes les tracasseries auxquelles les congolais font face lorsqu’ils souhaitent obtenir leur document de voyage dans les délais raisonnables. Ainsi, la somme effectivement payée pour un passeport peut largement dépasser les 185 dollars prévus par la loi. « Ce sont nous, les citoyens congolais, qui payons le prix de ces négociations secrètes au sommet de l’État », dit Fred Bauma, un des citoyens congolais qui s’est constitué partie civile. «Nous dépensons bien plus que tous les pays limitrophes de la RDC pour notre passeport. Nous voulons que la justice belge lève le voile sur ce dossier et sanctionne tout individu ou entreprise qui s’avère coupable de corruption.» Tout compte fait, «avec plus de 600.000 passeports vendus depuis l’entrée en vigueur du contrat Semlex, la société écran suspecte pourrait avoir encaissé plus de $36 millions de dollars », estiment ces organisations.« Le président de la République avait promis qu’il reverrait à la baisse le prix du passeport, » rappelle Floribert Anzuluni, coordonnateur du mouvement citoyen Filimbi dont plusieurs membres se trouvent sur la liste des parties civiles. «Nous y tenons. Or jusque-là, nous attendons toujours,» souligne-t-il. Du côté de Semlex, l’on qualifie ces allégations de «dénigrement calomnieux» et l’on soutient que le contrat est bénéfique pour le pays car «les infrastructures locales sont données gratuitement au pays concerné.» Pour rappel, la RDC avait conclu le 11 juin 2015 un contrat avec Semlex pour la fourniture des passeports biométriques. Ce contrat de 5 ans arrive à échéance le 11 juin 2020. Etant un contrat BOT, la RD Congo devra bénéficier de toutes les infrastructures de production des passeports au terme de ce contrat.Il faut préciser que UNIS Congo, Lucha et Filimbi sont partie prenante de la présente campagne, mais ne font pas partie de la plateforme “Le Congo n’est pas à vendre”.

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