Lamuka: une plateforme politique toujours aussi divisée

Les différents messages de condoléances suite au décès de Mgr. Gérard Mulumba, parent et chef de la maison civile du chef de l’État, ont été une énième occasion de lire la divergence d’approche entre les leaders de Lamuka face à la réalité politique.

Le chef de la Maison civile du président Félix-Antoine Tshisekedi, Mgr Gérard Mulumba a été inhumé jeudi 16 avril 2020, au séminaire Saint André Kagwa de Kintambo. L’évêque émérite du diocèse de Mweka et jeune frère d’Etienne Tshisekedi était emporté la veille à l’âge de 81 ans, de suite du Covid-19.

Joseph Kabila, Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et autres acteurs politiques ont rendu un hommage à ce parent du Président de la République.

A cet effet, une certaine curiosité est ressortie des messages des leaders de la plateforme politique Lamuka.

Moïse Katumbi : « Avec la disparition de Monseigneur Gérard Mulumba, mes pensées et prières vont au Président de la République, à sa famille et à l’Eglise catholique congolaise. Mes respectueuses condoléances à eux. C’était un homme de grande foi aux fortes convictions. Paix à son âme ».

« C’est avec tristesse que j’ai appris le décès de Monseigneur Gérard Mulumba. Je garde de lui le souvenir d’un homme humble. Mes sincères condoléances à sa famille biologique et à l’Eglise catholique de la RDC. Que son âme repose en paix », a écrit Jean-Pierre Bemba.

Et à Martin Fayulu de sigoner : « J’ai appris avec beaucoup de peine le décès de Mgr Gérard Mulumba. J’ai eu le privilège de le côtoyer au côté de son frère, Etienne Tshisekedi wa Mulumba d’heureuse mémoire. C’est un homme bon qui nous quitte. Mes sincères condoléances à sa famille ».

Ainsi qu’on peut se rendre compte, la phraséologie de chacun des leaders étale l’approche divergente de cette plateforme vis-à-vis de l’actuel chef de l’Etat, un ancien camarade de l’opposition. Seul Moïse Katumbi a cité le président de la République dans son message.

Cela n’étonne pas car le président d’Ensemble pour le changement dit depuis son retour de l’exile l’année dernière appartenir à l’opposition républicaine. Une opposition qui met un trait sur le passé électoral de 2018 et reconnaît Félix-Antoine Tshisekedi comme président de la République, confirmé par la Cour constitutionnelle après des résultats certes contestés de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une pilule toujours amère à avaler pour Martin Fayulu. Si sur conseil de la communauté internationale, il ne met plus l’accent dans ses sorties médiatiques sur la vérité des urnes, celui qui est sorti deuxième de la dernière présidentielle selon les résultats officiels, a toujours du mal à coller au nom de Félix-Antoine Tshisekedi le titre de chef de l’Etat ou de Président de la République. Le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, dira qu’on lit la haine sur le visage de Fayulu à chaque fois qu’il parle de Félix-Tshisekedi.

De son côté, Jean-Pierre Bemba a toujours gardé un petit mystère sur cette question de légitimité de Fatshi, lui qui n’a jamais réclamé la vérité des urnes selon les termes de Fayulu ni proclamé Félix-Antoine Tshisekedi président de la République. Encore une fois, le leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) vient de rater sciemment l’occasion de dire « président de la République » et s’est réfugié subtilement derrière la formule « famille biologique ».

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